ardi 14 avril 2009
M. SAFIN/L. Hewitt
6-4, 7-5
Interview de L. HEWITT
Q. Est-ce que cette transition a été la plus difficile entre le voyage et le match?
R. Oui, elle a été la plus difficile. Les choses se sont enchaînées les unes après les autres. Ce n'était pas la meilleure préparation!
Q. Pouvez-vous nous parler de votre voyage? Je crois que vous êtes parti lundi?
R. Oui, la finale était à Houston. Elle a été retardée de quelques heures à cause de la pluie et le court a été inondé, il a donc fallu attendre. Je n'ai donc pas pu partir dimanche soir. Lundi, avec le changement d'horaire, j'ai perdu encore plus de temps. Nos vols ont ensuite été retardés de trois heures et demie environ au départ de Dallas.
Q. British Airways ou American Airlines?
R. American Airlines. C'était frustrant. Tout est allé de travers.
Q. Êtes-vous venu avec des attentes ou vouliez-vous juste voir comment cela allait se passer?
R. Je n'avais pas de grandes attentes en fait. Pour moi, l'important est d'aller sur le court et d'être compétitif. J'ai trouvé que je frappais bien la balle aujourd'hui. J'ai été assez content de ma façon de frapper la balle. Surtout en descendant de l'avion, je n'étais sans doute pas aussi affûté que j'aurais voulu être ou que j'essaie d'être d'habitude. Mais à part cela, j'ai trouvé que je frappais bien la balle.
Q. Comment va votre jambe droite? Avez-vous eu votre traitement?
R. Oui, je me suis étiré la cuisse pendant la finale l'autre jour. Ce n'était pas la meilleure chose à faire que de sauter dans un avion pour venir ici. Cela s'est empiré au fil du match.
Q. Comment va-t-elle maintenant?
R. Elle me fait un peu mal en ce moment, alors...
Q. Qu'est-ce qui vous a décidé à jouer à la dernière minute?
R. J'avais toujours prévu de jouer ici. On m'avait offert une Wild Card. C'est un grand tournoi. Pour moi, la préparation sur terre battue est un peu compromise, avec la Coupe Davis également. C'était une chance à prendre. En allant à Houston, je savais que ce serait difficile si j'allais loin là-bas. Il faut prendre le risque, je pense. Dès le départ de Houston, mon objectif était de gagner le tournoi. Si cela rendait les choses plus difficiles pour arriver ici, tant pis.
Q. Qu'avez-vous pensé d'avoir à jouer Marat Safin au premier tour?
R. Nous avons souvent joué au premier tour l'un contre l'autre ces dernières années. Évidemment, nous ne sommes plus classés dans les dix meilleurs, alors nous ne sommes pas protégés contre le risque de tomber l'un contre l'autre au début du tournoi. Mais il reste un joueur de première classe quand il est dans un bon jour.
Q. N'est-ce pas un drôle de sentiment de vous réveiller lundi matin et de voir que vous et Ferrero venez de gagner un tournoi? Cela vous donne-t-il de nouveau foi et espoir en votre jeu?
R. Oui, après l'opération, essayer de revenir... La semaine dernière, j'ai extrêmement bien joué. Je n'ai pas lâché un set pendant tout le tournoi, cela me donne une grande confiance. Je dois encore la consolider, cependant. Mais oui, comme je l'ai dit, j'ai bien frappé la balle aujourd'hui. Je suis content de mon jeu en ce moment. Il y a encore certains compartiments de jeu que je peux travailler pour aller plus loin, à Roland Garros et Wimbledon. C'est mon objectif maintenant.
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Q. Comment expliquez-vous que ces dernières années, vous ayez progressé sur terre battue?
R. Oui, je ne suis pas sûr. Effectivement, depuis deux ans ou deux ans et demie, j'ai joué mon meilleur tennis sur terre battue. Je dis toujours que nous ne grandissons pas sur cette surface en Australie, c'est donc difficile pour nous de jouer tout de suite très bien contre les Espagnols et les Sud Américains. Mais j'ai réussi à apprendre et à m'adapter pour trouver la meilleure façon de jouer sur terre battue en fonction de mon jeu et je me sens à l'aise sur cette surface.
Q. En êtes-vous au stade où si vous pouvez avoir encore une victoire en Grand Chelem, ou une chance en Grand Chelem, ce serait Roland Garros plus que les autres? Êtes-vous allé aussi loin?
R. Je n'en suis pas sûr. Rafa est encore difficile à battre! (sourire). Sur les 4 Grands Chelems, il tient ce titre probablement encore plus fermement que les autres, je dirais..
Q. Et votre propre potentiel?
R. Je pense pouvoir encore battre de bons joueurs sur terre battue, à Roland Garros. Par le passé, c'est sans doute à Roland Garros que j'ai joué mon meilleur tennis sur terre battue. Je me sens à l'aise à Roland Garros, nous verrons bien...
Q. Vous dites que vous n'avez pas grandi sur terre battue. Quelle est la chose la plus difficile que vous avez apprise ces dernières années?
R. C'est plus le déplacement et la tactique sur terre battue, je crois. Quand on arrive sur le circuit, on a grandi sur des surfaces rapides. L'état d'esprit est totalement différent sur terre battue. Je trouve que c'est beaucoup plus facile de grandir sur terre battue et ensuite d'apprendre à jouer sur surface rapide que le contraire. En fait, c'est une question de temps.
Q. Quel sera votre programme sur terre battue?
R. Je ne sais pas encore. Je n'en ai aucune idée, car nous avons également la Coupe Davis. C'est incertain pour l'instant.
Q. Beaucoup de joueurs qui ont été blessés comme vous, lorsqu'ils reviennent, disent qu'ils apprécient encore plus de jouer au tennis. Avez-vous constaté la même chose? Est-ce plus excitant de pouvoir juste être là et d'être capable de jouer?
R. Pour l'instant, je ne sais pas si je ressens cela. Quand je suis revenu, je n'étais pas sûr que tout le gros travail que j'avais fait vers la fin novembre et en décembre serait payant et que je pourrais jouer l'été Australien. Pour moi, cela a été un grand bonus de pouvoir jouer ces tournois. C'est frustrant parfois quand votre corps n'est pas à 100%, que vous avez été opéré et que vous faites encore beaucoup de rééducation pour récupérer... C'est un long processus. Il faut être patient, continuer à travailler, rester positif.
Q. Où en êtes-vous dans ce processus?
R. Je ne sais pas trop. Ma hanche se comporte bien sur terre battue, une surface probablement plus favorable que les courts en dur. Mais il faut de 9 à 12 mois après l'opération avant de récupérer l'ampleur des mouvements à 100%, et de retrouver la confiance dans la hanche. La semaine dernière, je me suis déplacé aussi bien que dans mes meilleurs jours, je suis donc content.
Q. Je sais que c'est encore loin, mais Wimbledon est-il important pour vous?
R. C'est l'un des tournois les plus importants, sinon le plus important. Je ne pense pas qu'aujourd'hui, il existe beaucoup de joueurs qui puissent gagner Wimbledon. Il y a bien sûr la poignée de joueurs que nous connaissons tous. Mais vous ne verrez pas beaucoup d'outsiders réussir à percer et faire des dégâts. Je me donne encore une bonne chance sur gazon. Quand vous avez gagné là-bas, c'est une sensation incroyable de passer les grilles du stade.
Q. Quelle est cette sensation?
R. Vous avez la chair de poule en entrant. La tradition pèse davantage une fois que vous avez gagné là-bas, je trouve. Vous allez là-bas quand vous êtes jeune, vous voyez tous les champions gagner là-bas. Mais quand vous y retournez après avoir vous-même gagné, c'est encore plus particulier.
Q. Votre classement, tel qu'il est aujourd'hui, vous donne-t-il l'occasion de renverser une tête de série et de vous engouffrer dans le tableau?
R. Oui, et bien, ces dernières années, même quand j'ai été classé aux environs de 16ème ou 30ème, je suis tombé contre Rafa à Roland Garros, et Roger à Wimbledon en huitième de finale de toutes façons. Quand on a un classement plus bas, et qu'on les bat, surtout à Wimbledon, le tableau s'ouvre effectivement davantage.