Stastistiques :
Interview d'après-match :Q. Inaudible hors micro.R. Oui, effectivement, je ne voyais pas forcément les choses ainsi. J'ai perdu il y a quelques années contre lui, c'est vraiment bien de regagner contre lui. Je savais que ce serait un joueur difficile à jouer au deuxième tour.
Il a très, très bien joué les trois premiers sets. Je n'avais pas l'impression de faire grand-chose. Il fallait que je cherche à trouver un moyen de le contourner, surtout au début du troisième set.
Q. Inaudible.R. Oui, il avait un revers formidable, son coup droit, il ne rate aucune balle dessus. Il avait une bonne profondeur de balle. J'ai eu l'impression d'avoir pas mal de possibilités au premier set. J'aurais pu le prendre, mais il a envoyé des balles le long de la ligne. Il a eu une chance au filet et le filet a été de son côté.
Q. Je ne veux pas être critique, mais c’est un joueur vraiment très difficile à jouer, très compétitif. Est-ce important pour vous de gagner contre lui de cette façon ?R. Oui, c'est important et c'est un joueur dur à jouer. A Roland Garros, avec lui, on ne sait jamais ce que l'on va avoir. Il faut que je sois au meilleur de mon jeu à chaque fois. L'important pour moi, c'est de n'avoir que des hauts et aucun bas. Il fallait que je me concentre sur chaque balle. Il a eu des balles de break, c'est un tellement bon joueur que l'on ne sait jamais à quoi s'en tenir.
Dans les deux ou trois premiers sets, il a joué extraordinairement bien. Après, le scénario s'est un peu inversé, j'ai mieux joué. Après avoir gagné le quatrième set, ma confiance a pris le dessus.
Q. Je n'ai pu voir que le premier set, il vous a véritablement maintenu au fond, derrière la ligne de fond de court. Avez-vous réussi à revenir après dans le court ?R. Pourquoi n'avez-vous vu que le premier set ? Vous avez quitté le match ? (Rires.)
Q. Qu’est-ce qui a fait que vous êtes parvenu à obtenir de bons résultats sur terre battue, maintenant ?R. Par le passé, j'ai déjà eu de bons résultats, à Hambourg notamment, je me suis bien défendu. Le tableau n'était pas facile. Jouer contre Nadal sur terre battue, c'est un peu mission impossible ! Je me suis bien défendu. Aujourd'hui encore, j'ai eu un tableau difficile dès le deuxième tour.
Q. Pouvez-vous encore améliorer votre jeu sur terre battue, ici ?R. Je pense que maintenant, ce qu'il faut, c'est que je m'habitue, que je prenne mon rythme sur terre, que je frappe des balles. J'ai effectivement, après Hambourg, retravaillé certains compartiments de mon jeu ; je n'étais pas loin, à Hambourg, de très bien jouer. Il fallait que je trouve mon rythme. J'ai très, très bien joué au début de la saison, puis je me suis blessé. Il fallait que je retrouve mes sensations.
Le fait de gagner des matches permet de trouver son rythme et de les retrouver.
Q. A un moment, un des juges de ligne a fait une fausse annonce. Vous avez rejoué le point. Avez-vous eu du mal à revenir dans le match, après cela ?R. Quand il y a eu cette erreur d'annonce, je sortais d'une série de jeux où je n'avais pas eu beaucoup de chance. Quand on joue contre quelqu'un comme Gaston, qui est sur chaque coup, quand on a une erreur d'arbitrage, on peut après servir une double faute et cela peut être la fin du match. Effectivement, cela a été un peu frustrant. Cela m'a fait rater certaines balles de break, au moment où j'en avais besoin. Lui, cela lui a permis de reprendre confiance.
Q. La terre est une surface difficile. Maintenant, vous sentez-vous suffisamment costaud sur cette surface ?R. Oui, en tout cas, mieux que l'an dernier et je m'améliore de jour en jour.
Je me sens en forme pour la deuxième semaine. J'espère aller très loin encore.Q. Votre prochain adversaire...R. J'ai vu. Maintenant, il faut trouver un rythme régulier. Pour ce qui est des tournois qui vont être joués en Australie, je suis tout à fait d'accord pour qu'il y ait plus de tournois de Masters Series qui soient joués là-bas. Cela va nous permettre d'avoir un bon rythme. Il faut développer ce jeu et taper des balles. Cette surface n'est pas forcément la plus facile. Cela va payer dans les années à venir.
Q. Hier, on disait que cela pourrait être difficile de vieillir, de se sentir blessé. Avez-vous déjà vécu de tels moments difficiles ?R. Oui, je touche du bois, mais je n'ai jamais été blessé de façon sérieuse, mais j'ai eu des petits bobos. C'est assez frustrant, car au moment où vous avez pris le rythme, où vous vous sentez bien, vous avez un petit bobo. Cela étant, rien ne peut être fait contre cela. A Miami, il n'y avait pas grand-chose que j'aurais pu faire. Je m'étais bien préparé et il a fallu arrêter.
Ce qu'il fallait, c'était remonter en scelle et recommencer. Se remettre en salle de musculation, sur les terrains d'entraînement, avant de revenir ici, en Europe.
Q. Comment cela s’est-il passé avec André ? Vous êtes-vous bien entraîné ?R. Je n'ai pas travaillé avec André. Je me suis entraîné avec son entraîneur.
Q. Cela s'est passé comment ?R. Très bien. C'est un type très bien. Il m'a fait m'entraîner sur différents points, des points différents de ce que j'avais travaillé auparavant.
Q. Pendant combien de temps ?R. Pendant quelques semaines.
Q. Vous avez joué un très grand match, mais à part cela, à votre avis, Gaston vous a-t-il aidé, notamment par son langage corporel, et ne vous a-t-il pas aidé aussi dans les premiers sets et dans les derniers aussi ?R. Son langage corporel est le même, il passe son temps à dire « come on » mais il ne montre pas énormément d'émotion. Il y a quelques années, quand il a gagné le tournoi, il était très détendu également. Au fur et à mesure que le match progressait, j'ai réussi quelques lifts qui lui ont mis la pression. Je l'ai vu faire des petits exercices d'étirement. Je me suis rendu compte qu'au quatrième set, il ne courait plus autant sur la balle qu'au début du match.
Q. Vous avez dit que vous aimiez bien votre jeu de tennis actuel. Aimez-vous mieux votre vie maintenant qu'il y a quelque temps ? R. Pas vraiment non. Il y a des moments frustrant dans la vie. Miami était frustrant. Il y a des moments où on ne peut pas faire grand-chose. Mais d'un autre côté, j'aime travailler. J'aime que le travail paie. Actuellement, je sais que je suis en train de travailler et j'espère que cela va payer, maintenant et dans les mois à venir. Je peux toujours m'améliorer.
Q. Votre prochain adversaire (Nieminen) a joué un match très rapide en trois sets. Qu'avez-vous à dire de lui ? R. C'est un très bon joueur. On a joué l'un contre l'autre il y a quelque temps. Il est bon sur les deux côtés du court. Il a un très bon service, un très bon coût droit, un très bon revers. Il est très bon dans tous les compartiments. Ce sera un match très différent de celui d'aujourd'hui, car c’est un véritable joueur de terre battue. Ce sera un match difficile.
Q. C'est la première fois que vous revenez après avoir été mené 2 sets à zéro, même dans un tournoi du Grand Chelem. Quand vous avez perdu le deuxième set, qu'est-ce que vous vous êtes dit ?R. Je me suis dit « Il faut que je trouve le moyen de revenir. » J'ai essayé de bien commencer le troisième set et de me concentrer. Je me suis dit « Tu sais que cela va être un match en 5 sets, concentres toi sur ce que tu as à faire, sur ce qu'il te reste à faire. Gagne le troisième set, ne pense pas au quatrième et au cinquième. » J'ai bien commencé et voilà.
Q. Pensez-vous que si vous aviez été élevé en Espagne, vous seriez un champion de Roland Garros et non pas un champion de Wimbledon ? R. Je ne sais pas répondre à cela.
Q. Maintenant que vous avez de l'expérience et que les gens vous connaissent, que vous avez beaucoup plus de fans, de public pour vous, vous le sentez sur le court ?R. Oui, j'ai eu des bonnes réactions dans les tribunes aujourd'hui. A certains moments, j'ai senti le public derrière moi. C'était agréable, je pense que le public français aime les jeux très disputés.
Q. Il y a des pays qui produisent traditionnellement des champions, l'Australie, les Etats-Unis et d’autres qui ont du mal à produire des champions sur des tournois comme celui-ci et notamment pour l'Angleterre. C'est le cas aussi pour la Grande-Bretagne. Pensez-vous que d'autres pays ont plus faim de victoire aujourd'hui sur de tels tournois ?R. Oui, évidemment, les Etats-Unis continuent d'avoir de très grands joueurs ici, mais les trois autres grands pays sont également présents. Pour l'Australie, nous sommes un peu limités en ce moment. On a besoin de plus de terrains en terre battue chez nous. C'est là que l'on peut apprendre. C'est une chose que de jouer bien sur herbe ou sur dur et une autre de bien jouer sur terre battue. On apprend énormément en grandissant sur la terre battue pour faire des amorties, pour jouer les angles. C'est totalement différent. Sur herbe, on peut se débrouiller avec un très bon service.
Maintenant, on est en train de développer la terre battue en Australie et c'est une bonne chose.
Q. Vous êtes en train de revenir et vous êtes en train d'atteindre le niveau que vous méritez grâce à votre talent. A votre avis, à quelle distance êtes-vous encore de NADAL et FEDERER ? R. C'est une question difficile. Ce sont les deux grands joueurs qui dominent le circuit depuis 2 ou trois ans, surtout Roger, sur terre. Quant à NADAL, il s'améliore sur herbe, il a été à la finale de Wimbledon alors qu’il n’avait pas joué très souvent à Wimbledon.
Maintenant, dire ce qui me sépare d'eux… ! Roger, c'est la norme, le standard, celui par rapport à qui on se compare. A moi de continuer à essayer de m'approcher de lui.