«Heureuse d’être à Paris» Eliminée prématurément à Melbourne, Svetlana Kuznetsova arrive à l’Open Gaz de France sans objectif précis. Tout juste celui de retrouver de bonnes sensations dans une ville qui lui est chère depuis sa finale à Roland Garros 2006. Interview Par Bastien AubertSport24.com : Svetlana, dans quel état d’esprit êtes-vous avant de débuter l’Open Gaz de France ? Svetlana Kuznetsova : Je n’ai pas rejoué en compétition depuis mon élimination à Melbourne (NDLR : en 8es de finale). Je n’ai fait que m’entraîner mais je préfère ne me mettre aucune pression inutile. Avant de reprendre à Dubaï et Doha, je voulais juste faire un crochet par Paris car j’aime tout ici, les gens, la ville…
Sport24.com : Après la déception de Melbourne, vous êtes-vous fixé des objectifs précis ici-même ? Svetlana Kuznetsova : Vous savez, depuis le début de ma carrière, j’ai toujours avancé en ne me fixant jamais d’objectifs. J’ai changé ma manière de jouer, d’appréhender les tournois et même de me préparer. Ça a plutôt bien marché jusqu’à présent. Tout ce que je veux aujourd’hui, c’est améliorer les bases de mon jeu, comme à chaque fois que je suis sur un court de tennis, et disputer beaucoup de matches pour retrouver de bonnes sensations.
Sport24.com : Comment expliquez-vous votre élimination précoce à l’Open d’Australie ? Svetlana Kuznetsova : Je n’ai pas vraiment d’explication d’autant plus que j’avais effectué une préparation hivernale très au point. Je me sentais de mieux en mieux après chaque match mais jouer en Australie est très éprouvant physiquement. Dans les tournois du Grand Chelem, il faut toujours être au top car vos adversaires ne vous laissent aucun répit. Je crois tout simplement que mon jeu n’était pas encore assez consistant.
Sport24.com : Est-ce que, comme depuis plusieurs mois, on vous verra encore arpenter les tournois en jouant les tableaux de double cette saison ? Svetlana Kuznetsova : J’ai toujours beaucoup de plaisir à jouer des matches en double mais je vais essayer de me concentrer sur le simple afin de garder des forces pour les Grands Chelems. Je rêve également de briller en Fed Cup et de disputer les JO de Pékin.
Sport24.com : Avez-vous défini votre calendrier pour le début de la saison ? Svetlana Kuznetsova : Après Paris et l’Open Gaz de France, je prendrai la direction de Dubaï, Doha et enfin je participerai au tournoi de Charleston. Mais mon programme peut encore être modifié.
Sport24.com : Avez-vous été surprise par le retour triomphal de Serena Williams à Melbourne ? Svetlana Kuznetsova : Pour moi, la plus grande surprise n’est pas de voir revenir Serena mais de voir partir Kim Clijsters au terme de la saison. Elle a récemment démontré qu’elle avait tout pour faire encore partie des meilleures ! Pour en revenir à Serena, son retour ne m’étonne guère car elle a toujours joué à un excellent niveau. Il ne faut pas non plus oublier qu’elle a longtemps été blessée. En tout cas, je suis très contente qu’elle revienne parmi nous.
Sport24.com : Maria Sharapova a confirmé qu’elle prendrait part à la Fed Cup cette année. C’est plutôt une bonne nouvelle pour la Russie… Svetlana Kuznetsova : Avec Elena Dementieva, Nadia Petrova, moi-même et Maria Sharapova, je dois avouer qu’il est difficile d’imaginer une meilleure équipe ! Ceci dit, on ne doit pas se baser sur les classements de chacune car les résultats ne suivent pas toujours cette logique.
Sport24.com : Vous venez encore d’affirmer que vous adoriez Paris. Concrètement, quels souvenirs gardez-vous de Roland Garros 2006 ? Svetlana Kuznetsova : Je n’ai pas de souvenirs précis en mémoire, c’est un tout. J’ai fait de très bons matches pendant quinze jours dans une excellente ambiance, surtout sur le Court Philippe Chatrier, que j’adore. Atteindre la finale était fantastique pour moi car Roland Garros est mon tournoi du Grand Chelem préféré. Je le répète, c’est un très grand plaisir d’être de retour à Paris.
«Je me sens déjà mieux» Décevante à Melbourne, Amélie Mauresmo fait son retour à l’Open Gaz de France cette semaine. Avant sa première sortie, la Française s’est voulue rassurante lors de sa conférence de presse de rentrée à Coubertin.
Par Bastien Aubert
A Coubertin Sport24.com : Amélie, comment s’est passé votre retour en France après votre élimination prématurée à l’Open d’Australie ? Amélie Mauresmo : Je me sens déjà mieux qu’à Sydney ou Melbourne. Je me suis remise quasiment tout de suite au travail et je vais crescendo depuis une bonne semaine. Avec Loïc (NDLR : Courteau, son entraîneur), nous avons progressivement augmenté les charges de travail et je sens que mon tennis remonte en puissance.
Sport24.com : Après votre défaite à Melbourne, vous avez insisté sur le fait que votre tennis n’était pas encore en place. Qu’avez-vous le plus travaillé ces derniers jours, le physique ou votre jeu ? Amélie Mauresmo : J’ai privilégié l’aspect pur du jeu au détriment du physique, ce qui était déjà mon intention en fin de saison dernière mais que nous n’avions pas pu mettre en place pour des tas de raisons. Aujourd’hui, Loïc et mois sommes conscients qu’il y a un déficit à combler dans mon jeu et on s’attelle à travailler là-dessus.
Sport24.com : Avez-vous suivi une préparation particulière pour vous réadapter au jeu en indoor ? Amélie Mauresmo : Ici, il faut constamment avancer dans le court et aller vers l’avant. Nous avons travaillé ces points là et il reste encore quelques détails à peaufiner.
Sport24.com : Parlez-nous du rapport que vous entretenez avec le public de Coubertin. Ces derniers jours, vous avez confirmé que l’Open Gaz de France est un tournoi spécial pour vous… Amélie Mauresmo : C’est vrai qu’à chaque fois que je viens ici, c’est très agréable. Je me souviens encore de l’accueil des spectateurs lors de mon entrée en lice l’année dernière. Tout le monde voulait fêter mon titre à Melbourne et c’était vraiment l’apothéose. A chaque fois, les gens sont contents de me revoir et me donnent beaucoup d’émotions.
Sport24.com : Apparemment, vous avez réussi à attirer Svetlana Kuznetsova en lui parlant de cette fabuleuse ambiance… Amélie Mauresmo : Pour être honnête, elle m’avait dit en janvier qu’elle ne comptait pas y participer et finalement elle a décidé de venir. La meilleure manière de la convaincre est de lui dire qu’elle trouvera des lieux où sortir (rires) !
Sport24.com : Plus sérieusement, quelle différence y-a-t-il entre l’ambiance de Coubertin et celle de Roland Garros ? Ici, vous êtes plus en réussite… Amélie Mauresmo : J’ai l’impression que le public d’ici est beaucoup plus investi qu’à Roland Garros. La proximité des gens me fascinent car les gens sont de vrais amateurs de tennis féminin, plus qu’à Roland Garros, je crois. Ceci dit, c’est très agréable de jouer là-bas, sur des courts très grands et souvent bien garnis.
Sport24.com : Pour cette 15e édition de l’Open Gaz de France, le plateau sera également digne d’un Grand Chelem… Amélie Mauresmo : Il y a effectivement un très beau plateau cette semaine. Le niveau sera très élevé, c’est une bonne chose pour le spectacle. Le public va découvrir de nouvelles têtes.
Sport24.com : Que pensez-vous de la relève tricolore. Ne vous sentez-vous pas trop seule parfois ? Amélie Mauresmo : Non, rassurez-vous. Il y a pas mal de jeunes talents qui poussent et je pense que la relève va s’étoffer. Pour moi, Tatiana Golovin est celle qui a le plus gros potentiel. Elle en prend conscience petit à petit et elle pourra atteindre le Top 10. Le cas de Marion Bartoli est différent car ça fait déjà un moment qu’elle est sur le circuit et a déjà eu de bons résultats. Je ne connais pas tellement Aravane Rezaï, je crois que je n’ai l’ai même jamais vu jouer ! Enfin, Alizé Cornet doit encore étoffer son jeu et progresser physiquement car des filles de sa génération comme Ana Ivanovic ou Nicole Vaidisova frappent déjà très fort dans la balle.
Sport24.com : Nicolas Sarkozy a récemment déclaré qu’il trouvait dommage que certains sportifs français de haut niveau s’expatriaient pour raisons fiscales. Vous êtes dans ce cas là puisque vous vivez en Suisse… Amélie Mauresmo : Je suis d’accord avec lui, c’est regrettable. Ceci dit, je considère qu’ un sportif de haut niveau a une carrière très courte et travaille dur chaque jour. La sagesse veut que l’on se protège pour avoir un avenir après la trentaine. Pour l’instant, je peux vous dire que je n’ai pas l’intention de revenir en France car il existe un gros écart au point de vue du manque à gagner avec la Suisse.
Sport24.com : Que pensez-vous de la retraite de Kim Clijsters au terme de la saison ? Amélie Mauresmo : J’ai été très surprise quand j’ai appris la nouvelle et j’espère la jouer cette saison. Je trouve que son départ est dommage car c’est une fille qui apporte beaucoup à la discipline, sur et en dehors des courts, de par sa gentillesse et sa convivialité. Mais c’est son choix et je le respecte. Elle va beaucoup manquer au tennis.
Sport24.com : N’avez-vous pas l’impression d’être envahie par la colonie russe depuis quelques années ? Amélie Mauresmo : Les Russes sont très fortes depuis très longtemps et à vrai dire, je n’ai pas d’avis sur le sujet. Je pense juste que c’est une très bonne nouvelle pour leur équipe de Fed Cup (rires). Globalement, je m’entends bien avec chacune d’entre elles. Même si leur parcours et leur caractère divergent, elles ont toutes la même rage de vaincre.
Sport24.com : Un mot sur le retour de Serena Williams… Amélie Mauresmo : Elle a bluffé tout le monde. Personnellement, j’avais prédit son retour sur le devant de la scène dès le début de sa saison dernière. Cette année à Melbourne, je me rappelle l’avoir vu jouer lors de son 2e tour, où elle semblait en difficultés. Dès lors, elle s’est transformée grâce à son expérience et son esprit de compétition. Elle est vraiment impressionnante.
Sport24.com : Les Internationaux de France arriveront à grands pas. Quand avez-vous décidé de débuter votre saison sur terre battue ? Amélie Mauresmo : Je commencerai ma préparation après Miami où j’enchaînerai les tournois sur terre aux Etats-Unis. Je l’ai déjà fait dans le passé, on verra bien cette fois-ci.